PROJET DE LOI 1
Loi perpétuant un droit traditionnel spécifique
Le présent projet de loi revêt une importance dans notre démarche démocratique. Son dépôt avant l’étude du discours du trône perpétue le droit bien établi du Parlement, par l’intermédiaire des représentants élus par la population, de siéger et d’agir sans l’autorisation de la Couronne. Il affirme donc le droit de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick de donner priorité à des affaires autres que celles soulevées par le souverain.
Cet usage remonte à la fin du règne d’Elizabeth I, alors que le 22 mars 1603 (deux jours avant la mort de la Reine) le Parlement affirma son indépendance de la Couronne en matière de législation.
La province du Nouveau-Brunswick observe cette tradition depuis 1789. Le projet de loi 1 fut souvent un vrai projet de loi et non seulement un projet de loi pro forma comme celui-ci. En fait, en 1856, quatre projets de loi furent déposés avant l’étude du discours du trône.
On croit que le dépôt d’un vrai projet de loi risquerait de voiler l’origine et l’importance constitutionnelle du premier projet de loi et ainsi de faire perdre à la coutume tout son sens.
C’est pourquoi la pratique du dépôt d’un projet de loi pro forma a été instaurée en 1963.